LES CANADIENS
Les Canadiens sont appelés ainsi pour que nous ne puissions pas les confondre avec les Vénézuéliens, que nous appellerons plutôt « les Vénézuéliens ».
Il y a deux sortes de Canadiens : les anglophones, qui parlent dans les angles, et les francophones, qui parlent normalement.
Anglophones et francophones se vouent une haine tenace qui les incite à s'entre-déchirer sans répit alors que la tempête fait rage et que les paquets de neige blafarde étouffent les cris moribonds du trappeur égaré dans l'immensité insondable du Grand Nord d'où s'élève lugubre et âpre le meuglement désolé du canadadry, appelé aussi « castor-tampax » à cause de sa tête rouge et de sa petite queue blanche.
Comment reconnaître un anglophone d'un francophone, quand on est sourd ?
Portons un Canadien à ébullition. S'il devient rouge, c'est un francophone, ou, à la rigueur, un homard à l'américaine, car les Canadiens sont très américanisés. S'il ne devient pas rouge, c'est qu'il était rouge avant. C'est donc un anglophone, puisque les anglophones sont anglais et que les Anglais ont tous le teint rouge.
D'accord, direz-vous, mais comment reconnaître un anglophone d'un francophone, quand on est sourd et daltonien ?
Je vous répondrai que si vous êtes sourd et daltonien, nous n'avons rien à nous dire. Pour avoir stagné une heure à un feu rouge derrière un sourd daltonien, je n'adresse plus jamais la parole à ces gens-là. Et pourtant je ne suis pas raciste, surtout depuis que je vis avec deux Nègres dont un sénégalophone qui a toute ma confiance, et un parisianophage dont je me méfie d'autant plus qu'il embrasse bien.
Comment s'appellent les femmes des Canadiens?
Les femmes des Canadiens s'appellent les Canadiennes. Certes, c'est grotesque. Mais n'est-ce point la meilleure façon d'éviter de les confondre avec les Vénézuéliennes?
Les Canadiennes sont très chaudes. II suffit de leur baiser la main à l'ambassade pour qu'elles s'écrient : « Oh oui, Pierre, sois mien ! »
Pourquoi les Canadiens habitent-ils le Canada, alors qu'il fait un temps magnifique à Miami ?
Tout simplement parce que les Canadiens sont à la médiocrité ce que les têtes de cons sont à l'île de Pâques: des monuments. La première chose qui saute aux yeux, chez le Canadien, c'est sa médiocrité, alors que chez mon oncle Georges, c'est sa bistouquette dont il aime à exhiber la raideur cramoisie aux portes des établissements de l'enseignement primaire laïque ou catholique. Personnellement, je préfère l'école catholique, à cause du moindre risque de promiscuité populacière.
Chez le Canadien, tout est médiocre. Observons Pierre Petitpierre. Que voyons-nous? Sous la toque de rat musqué dont la queue striée n'est pas sans rappeler la mort de Jean Moulin (1), le regard est lourd, vide et chafouin. On sent d'emblée que l'homme est veule, mou, lâche, stupide et mesquin, voire socialiste. En résumé, nous dirons que le Canadien est imbuvable. Ne buvons point les Canadiens, broutons les Canadiennes.
1. « Ils m'ont strié la queue mais je n'ai pas parlé. » Telles furent les dernières paroles de Jean Moulin quand il sauta dans le vide pour échapper à l'amitié franco-allemande.